Tu verras, qu'on t'a dit. C'est chouette, Pensacola.
C'est la Floride, c'est le soleil. La plage, la chaleur — même en hiver. C'est la saison touristique à l'année longue, et il y fera bon passer quelques semaines en paix. Loin de ta mère, loin de tes beaux-parents, loin de ton patron définitivement trop exigeant.
Tu verras. C'est chouette, Pensacola.
C'est la Floride, c'est les alligators. C'est les magouilles sur lesquelles tu ne t'attendrais jamais à tomber, et qui se tiennent pourtant solidement campées derrière les façades dorées des principales attractions que la ville connaît. C'est une population aussi variée que dangereuse. C'est une ville où tu restes dans la lueur des lampadaires, quand vient la nuit. Une ville où tu ne veux pas te perdre pour visiter — et les guides touristiques eux-mêmes ont cessé de le suggérer.
C'est la richesse, c'est la corruption. C'est la violence, c'est la cruauté.
C'est la jeunesse et la débauche. C'est le vice et le contrôle.
C'est pourri jusqu'à la moelle, et ça le sait.
C'est pourri jusqu'à la moelle, et ça ne veut pas changer.